Skip to main content

La fermentation

La fermentation a pour effet de transformer des matières organiques, qui sont d’une extrême complexité chimique, en composés plus simples.

Rien n’est plus facile que de faire fermenter des fruits. On les cueille et on les met dans un fût ; la nature fait le reste ; les fruits entrent spontanément en fermentation. Phénomène naturel la fermentation est due à l’action de microorganismes présents dans les fruits.

Ce sont des levures, des bactéries, des moisissures qui ont la propriété de se multiplier de façon vertigineuse . Ce qui est moins facile, c’est de s’assurer que le processus se développe dans des conditions les plus propices à la qualité de l’eau-de-vie.

Le PH

La valeur du pH ou potentiel Hydrogène comme mesure du caractère acide des solutions aqueuses est importante dans la distillation des fruits et des baies pour deux raisons :

  • l’activité des micro-organismes (le­vures et bactéries) est dépendante du pH et peut être ainsi développée ou interrompue par la varia­tion du pH.

  • il y a une relation entre le pH et la proportion d’acide libre ou combiné d’une solution.

La mesure du pH se fait au moyen de papier indi­cateur. Les indicateurs sont des matières colo­rantes qui changer de teinte selon la va­leur de l’acidité de moûts.

L’échelle d’acidité des moûts est de 2.5 à 4.5. Le taux idéal est de 3.3.

  • L'acidification

    Les jus et moûts de fruits présentent un milieu nutritif idéal pour beaucoup de micro-organismes à cause de leur teneur en sucres, acides aminés et matières minérales d’autant plus que la valeur moyenne du pH, située entre 3 et 4, ne peut avoir une action inhibitrice sur le développement des bactéries.

     

    Par contre les levures se développent dans la zone de pH 2,8 et 3.Une acidification des moûts et à entreprendre pour des moûts peu acides mais surtout s’ils doivent être stockés plusieurs mois.

     

    Des combinaisons d’acides de fruits sont produites par des four­nisseurs industriels de la branche d’activité viti­cole  et de l’œnologie.

  • L'enzymage

    Lors de la désagrégation des fruits à pépins et à noyaux, la liquéfaction n’est pas toujours atteinte.

     

    Pour améliorer cette liquéfaction l’utilisation d’enzymes pectolitiques (hydrolisant les pectines) est courante depuis des années.

    Ces enzymes sont contenus dans les fruits, mais leur activité est bien souvent insuffisante.

     

    Il existe 2 types d’enzymes pectiques :

    • la polygalacturonase : elle casse les liaisons entre les éléments de construction de l’acide galacturo­nique de la pectine. A partir de grosses molécules, sont formées des plus petites, ceci conduit à la diminution de l’action liante.

    • la pectine  méthylesterase : elle sépare le métha­nol (acide méthylique) des acides polygalacturo­nique méthoxylés.

     

    Le méthanol est très toxique et passe dans le distillat lors de la distillation.

    Avantages de la liquéfaction rapide des moûts :

    • la formation d’un chapeau constitué de parties grossières de fruits est évitée ; 

    • des moûts épais (dus à une teneur en pectine élevée, par une utilisation de fruits verts ou sé­chés) sont rapidement désagrégés ;

    • la répartition d’autres adjuvants dans le moût est facilitée ;

    • la vitesses de fermentation est plus rapide ;

    • la formation d’agglomérats est diminuée ;

    • les noyaux se séparent de la chair ;

    • les arômes sont libérés de la chair des fruits ;

    • la distillation des moûts est plus aisée, la dimi­nution de la durée de chauffe, empêche la cara­mélisation des purées.

  • Le levurage

    La levure (saccharomyce cerevisiae) est un champignon hémiascomycète. Les principales levures utilisées pour la fermentation des fruits font toutes partie de cette espèce.

     

    Le temps de génération des cellules de levure dans de bonnes conditions est d’environ de 80 minutes.

    Au cours de sa vie, la levure va rencontrer diverses conditions auxquelles il faut qu’elle soit adaptée pour survivre, citons le froid, le chaud, la sécheresse, la carence et pour les levures présentes sur les fruits cultivés, les traitements antifongiques, (en particulier le sulfate de cuivre).

     

    Dans des conditions naturelles, il est très difficile de savoir ce que la levure réclame pour croître de manière optimale.

     

    La production des levures sèches granulées que l’on obtient sur le marché se fait dans des exploitations spécialement équipées.

     

    Les levures pures multipliées sont lavées et, sans autre adjuvant séchées avec précaution (teneur en eau restante 8 %.

     

    Par ce procédé, la granulation se forme d’elle-même. Le produit est emballé sous gaz de protection. L’activité de fermentation (teneur en cellules vivantes) et la pureté microbienne (absence d’organisme étranger) sont garanties par les contrôles de production.

     

    Dans l’emballage d’origine fermé et avec un stockage au réfrigérateur, les levures sèches ne présentent pas de perte d’activité sensible durant une année.

    Les emballages ouverts doivent être refermés immédiatement après un prélèvement de levure, leur conservation est cependant réduite.